7 avril 2008
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La désinformation par les mots (1/2) avec Maurice Pergnier, professeur émérite à l’université Paris XII
Popularisé en France par feu Vladimir Volkoff, le mot « désinformation », né en Russie, respire le parfum suranné de la Guerre froide, lorsque les maîtres de l’espionnage soviétique jouaient aux échecs avec le monde dit "libre". Mais en dépit des efforts tous azimuts déployés par Moscou, l’avenir montra que les sociétés ouvertes triomphent toujours des sociétés fermées. Cette émission est la première d’une série de deux.
Emission proposée par : Annet Sauty de Chalon
Adresse de cet article : http://www.canalacademie.com/La-desinformation-par-les-mots.html
Référence : PAG244
La supériorité de la démocratie ne réside pas seulement dans un pouvoir politique légitime mais dans la multiplicité et la vitalité des forces qui la composent et qui, s’opposant les unes aux autres, donnent vie à un système complexe où tout est possible.
A l’inverse, la faiblesse de la dictature tient au caractère unique du pouvoir qui, pour se maintenir, est constamment obligé de réprimer des individus dont elle ne peut même pas chercher le consentement. La propagande sévit dans les sociétés fermées et brutales. Aux sociétés ouvertes et complexes, « on » applique la désinformation. Volkoff la définissait ainsi : « Manipulation de l’opinion publique à des fins politiques par des moyens détournés de traitement d’une information véridique ou non ». L’intoxication des masses n’a pas disparu avec l’écroulement de l’empire rouge.
Bien au contraire. La source a changé mais la guerre des mots se répand d’autant plus vite que les media comme Internet rendent l’espace public accessible à tous et font tomber les barrières entre les hommes. Les mots font alors l’objet d’une surchauffe sémantique car tous les rapports de forces reposent sur le sens qu’on leur donne. La politique est bien la définition symbolique de la réalité.
Maurice Pergnier se livre à une réflexion aussi cruelle que pertinente sur l’usage admis de certains vocables, « une fois ces derniers passés à la moulinette du politiquement correct ». Qu’il s’agisse des « banlieues », des guerres du golfe ou du conflit dans les Balkans, la Désinformation par les mots (aux Editions du Rocher) dresse un inventaire parfois truculent des ambiguïtés, des euphémismes – en réalité des mensonges – qui opacifient le discours pour mieux caricaturer la réalité.
Maurice PERGNIER est linguiste, sémiologue et écrivain. Il est professeur émérite de linguistique générale à l’université Paris XII. Il a publié « La résurrection de Jésus de Nazareth » et « La désinformation par les mots » aux éditions du Rocher.
Pour écouter la seconde partie de cette émission, cliquez ici : La désinformation par les mots (2/2)
7 avril 2008
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La désinformation par les mots : Les mots de la guerre, la guerre des mots
de Maurice Pergnier (Auteur)
La Désinformation par les mots est un réquisitoire aussi cruel que pertinent sur l'usage admis de certains vocables, une fois ces derniers passés à la moulinette du politiquement correct. Aussi Maurice Pergnier s'en prend-il particulièrement à tous les thèmes qui " font
problème ", et sur lesquels une position même légèrement dissidente effarouche les tenants de la " pensée unique " : les jeunes, les banlieues, la démocratie, l'islamisme, l'Europe, ou encore le multiethnisme. Présenté sous la forme d'un dictionnaire alphabétique, La Désinformation par les mots bénéficie en outre d'une entrée en matière qui est un véritable morceau d'anthologie. Livre drôle, percutant et qui s'éloigne résolument des sentiers battus, l'ouvrage est vivement recommandé à tous ceux qui ont su conserver une authentique liberté d'esprit.
27 mars 2008
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De façon générale, on peut dire qu'en Chine les gens disposent maintenant de deux niveaux de langage: l'un naturel et humain, qui leur permet d'utiliser leur propre voix, et qu' ils adoptent pour bavarder de leur santé, du temps qu'il fait, de la nourriture, du dernier match de basket-baIl, etc., et l'autre strident et machinal, pour traiter de toute question politique. (...) Le jargon de l'idéologie est en prolifération constante: le régime croit pouvoir se sauver de la banqueroute idéologique en se réfugiant dans l'inflation verbale. (...) J'ai déjà signalé plus haut quelques-unes de ces distinctions logomachiques qui amènent le langage courant à perdre son sens: ainsi celle qui est faite entre les " stimulants matériels" (maudits) et les " justes rétributions proportionnées au labeur fourni" (encouragées); on pourrait y ajouter " la révolution permanente" (hérésie trotskiste) et la " révolution continuelle" (développement génial et créateur apporté par Mao Tse-tung à la pensée marxiste). Simon LEYS, "Ombres chinoises", 1974
25 février 2008
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Les feuilles con !
Autre phénomène : le gros mot qui se banalise tellement qu’il en perd son sens premier. Merde, putain et con forment ainsi le tiercé gagnant du gros mot d’autrefois qui se transforme en "banale interjection devant toute phrase exprimant un désagrément."
Certains de ces mots peuvent même se vider presque totalement de leur "signifié précis" :
"Mon cul", par exemple, ne fait ainsi que souligner la reprise par Zazie du terme que vient d’employer son interlocuteur." Ce qui nous donne :
"Tu es bien gentille de t’occuper de mes affaires...
- Gentille mon cul, rétorqua Zazie."
Employé de façon aussi systématique, le "mon cul" en question en perd évidemment toute valeur provocatrice...
Même chose avec l’emploi qui est fait du mot "con" en pays toulousain où personne ne semble s’offusquer d’échanges tels que "Putaing con, qu’il est con ce gonze con !"...
L’auteur rapporte même la célèbre blague-devinette que ce tic de langage à provoqué : Qu’est-ce qui tombe en automne, qui commence par f et se termine par n ?... Réponse : les feuillescon !
lu sur http://www.mhb7.info/marginal-au-pays-du-langage.htm
17 décembre 2007
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La langue politiquement correcte
Voici un sujet qui fâche Georges Lebouc, qui vient de publier "Parlez-vous le politiquement correct?" aux éditions Racine. L'entretien dans lequel il présente cet ouvrage est particulièrement intéressant et sans concession pour ce que devient la langue usuelle des Français, ou plutôt celle qu'ils entendent et qui conditionne donc leur pensée. Non pas la "langue des banlieues" (ou encore des SMS...) qui reflète en partie l'échec d'une éducation qui se veut nationale, mais bien celles des nantis qui consiste à ne pas dire, à offrir un "prêt-à-penser" qui anesthésie chez chacun réflexion, discernement et jugement. A ne pas annoncer des vérités brutes, la langue du politiquement correct peut aller jusqu'à tuer l'intelligence et annihiler la volonté et l'action.
Extrait de l'entretien :
"Comme le but est de ne pas appeler les choses, on recourt à des formulations négatives, comme «non»-apprenant (un cancre) ou «mal»-sachant, ou «contre»-performance (en fait, un échec), «sans»-abri (clodo), «dys»-fonctionnement (qui vaut tellement mieux qu'une bavure policière, par exemple)"(...)
"Comme s'il était préférable de dire aliénation que folie, oncologie ou carcinologie que cancérologie. Il y a également l'utilisation de mots étrangers: on n'est plus un homosexuel montré du doigt quand on est gay. Sans oublier e recours aux acronymes, HLM, IVG, HP... De bien beaux euphémismes!".
Et si la langue est le reflet de la pensée et de son courage, celui des personnes "autorisées à penser" ne fait plus de doute.
Lahire
PS : Quelques perles ici ... à compléter dans les commentaires?
Posted on décembre 11, 2007 at 11:55 AM | Permalink
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2007/12/la-langue-polit.html
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11 novembre 2007
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Dans l’Histoire, certains mots sont toujours tombés en désuétude mais c’est un phénomène nouveau qui fait son apparition : le meurtre sémantique ritualisé. Faute de pouvoir réformer un fait de société, symboliquement on tue le mot qui le désigne ; le mot est devenu bouc émissaire. Ce racisme, par exemple, dont nous avons honte à juste titre, se pare de toutes les pudeurs lorsqu’il s’agit de désigner ceux qui pourraient en être l’objet. Les circonvolutions “politiquement correctes” deviennent la solution aux états d’âme nationaux. Aujourd’hui, il est suspect et insultant de parler d’un “Noir” alors que, pour des raisons obscures, le “Black” est bien porté. Le “Nègre” est devenu un gros mot, la “négritude” moins…
Vingt ans après, le slogan publicitaire de Banania s’est trouvé passible d’une “repentance commerciale”, et “Y’a bon” est banni de l’INPI. Si vous êtes confronté à l’abominable nécessité d’évoquer la couleur de peau de quelqu’un, vous pouvez éventuellement parler d’“origine” ; mais vous prenez le risque d’être vertement remis à votre place car il n’y a pas besoin de ce genre de précisions puisqu’on est français, un point c’est tout.
Ne pas se différencier est donc une obligation citoyenne. Vous finissez par réfléchir à deux fois avant de dire que votre belle-mère est bretonne et votre gendre polonais (le plombier a provoqué un dégât des mots !). Se définir autrement que français est antirépublicain. Hors la République point de salut, c’est le dernier must.
Faute d’intégration réussie, la rédemption vient d’une trouvaille évocatrice : “la minorité visible” (qui confine ceux qui n’en sont pas, comme moi, dans la majorité invisible). Il est interdit de discriminer mais l’on prône à tout-va la “discrimination positive”… Pour résoudre cette contradiction, une innovation patronale lumineuse : le CV aveugle ! Qu’il conviendrait mieux de nommer “CV malvoyant”… car l’aveugle n’existe plus, non du fait des progrès de la médecine mais d’une pudeur qui satisfait tout le monde sans toutefois améliorer la vision des intéressés. Dans le même ordre, le terme de paralytique n’existe plus que dans les Évangiles – serait-il moins handicapant d’être “à mobilité réduite” ? Le SDF a, d’évidence, un statut supérieur à celui du clochard puisque nous réduisons son cas à un problème de logement. Ces nouveaux termes ne sont-ils pas plus humiliants justement parce qu’ils soulignent que l’on n’ose même plus prononcer ceux qu’ils remplacent ? Inversement, le vocabulaire de l’injure s’est considérablement rétréci, réduit à la plus stricte scatologie. D’Audiard à Seillière (et son fameux « Morbleu ! »), nous avons bénéficié d’une gamme de jurons imagés et savoureux, actuellement remplacés par une violence gestuelle ou verbale sans imagination. Le verlan, hélas, n’a pas la saveur de la langue verte.
Les patrons eux-mêmes chipotent, ils se veulent “entrepreneurs” car le “patron” est un exploiteur ; l’entrepreneur, lui, crée de l’emploi. Les syndicalistes ne s’y trompent pas, ils ne parlent jamais d’entrepreneurs mais de patrons. Ce sont les patrons qui délocalisent et les entrepreneurs qui relocalisent. Les patrons font des OPA hostiles mais les entrepreneurs, eux, gagnent des parts de marché en rachetant les étrangers. On ne file pas des enveloppes, on “fluidifie le dialogue social”…
Dans le service public, nous étions des “usagers” et un peu froissés de l’être, il y a un petit côté profiteur, non ? Nous sommes maintenant promus “clients”, c’est ce qu’on appelle la réforme du service public. Cela ne s’est pas fait sans heurts, il y a même eu des grèves (pardon des “arrêts de travail”) sur ce thème. Et pour cause : le client est roi, l’usager, lui, est un obligé. Dans les professions de service, nous avons éliminé tout ce qui s’apparente au concept de domesticité – vilain terme synonyme d’esclavage. Quand je pense qu’il y avait des bonnes, alors qu’un service impeccable est rendu par une technicienne de surface dont l’efficacité, verbalement induite, prend immédiatement valeur de diplôme !
Mais j’y pense, ne serait-il pas sympathique de parler de “borlots” et de “borlottes” pour tous ces nouveaux “assistants aux personnes” ? Il faudrait aussi songer à revoir les manuels scolaires : « Quand vous serez bien senior, au soir, à la chandelle… », devrait dire Ronsard, car on ne vieillit plus, on “avance en âge”… On n’est plus malade : on est “en arrêt maladie”. Le répugnant concubinage a laissé place à la belle aventure du Pacs…
Et si vous pensez que tout cela relève du détail, malheur à vous ! Comme le premier ministre, vous êtes certainement lepéniste. Le meilleur des mondes est une simple question de vocabulaire, qu’on se le dise !
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22 juillet 2007
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Par le conservateur, samedi 14 juillet 2007 à 15:15 :: General
La Nouvelle Revue d'Histoire consacre son numéro bi-mensuel au Japon. Un dossier excellent qu'accompagne un article fort intéressant intitulé "réflexions sur une élection". Ecrit par Antoine Baudoin, (*) on y lit, entre autres réflexions de valeur :
" L'industrie de l'info et de la pub agit par sidération, détruisant chez ceux qu'elle touche toute capacité de jugement et de réflexion, même chez des personnes cultivées et en principe difficile à leurrer. Le martelage indolore des infos "en boucle" à la télévision, à la radio et sur internet joue son rôle. Il produit sur les meilleurs esprits un complet ahurissement. Mais le pire dans son action invisible est de fabriquer chez ses victimes une "demande" analogue à celle des drogues. Les esprits les plus avertis qui n'ont pas délibérément coupé le son, l'image et la parole cathodique cèdent inconsciemment à un état de passivité béate, résultat de l'attente de la drogue quotidienne qui provoque un état de manque. Le libre jugement est annulé par l'hypnose produite par la répétition sur toutes les chaînes du même message émotionnel, scandé avec des variantes qui donnent l'illusion de la diversité. "
Je rajouterais que le libre jugement est mis en défaut chez les plus avertis par la perversion du vocabulaire. Les mots sont vidés de leur sens premier, pour être investi de nouvelles significations. Ils ne sont plus que les masques de concepts politiques ou émotionnels au service des lobbies. Le mot "droit" en est un exemple : ainsi dans l'expression "droit à l'adoption".
(*) "nom de plume d'un journaliste qui a longtemps dirigé le service politique d'un quotidien parisien"
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12 juillet 2007
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La manipulation du langage par les « mots maquillés »
C'est la grande mode du moment ! Utiliser des mots ou des sigles permettant de « maquiller » le vrai sens d'un mot. Afin de ne pas nous laisser surprendre, le Conseil Pontifical pour la Famille a réuni plus de 70 spécialistes - psychologues, théologiens, juristes, philosophes et scientifiques - pour publier ce lexique sur les termes ambigus et controversés sur la famille, la vie et les questions éthiques. (Cliquez sur l'image pour le commander)
"Donner des repères éthiques, éclairer les psychologies, situer le contexte juridique ou social, dévoiler la manipulation du langage, comprendre les positions de l'Église, telle est la valeur inestimable de cet ouvrage qui va au-delà des définitions et des mots. Chacun pourra ainsi soutenir une culture de vie, dans la sphère familiale, sociale et politique qui est la sienne."
Conseil Pontifical Pour La Famille
Quelques exemples de manipulation :
Un exemple assez frappant concerne le terme « I.V.G. ». Aujourd'hui, médecins et médias préfèrent utiliser le sigle « I.V.G. » plutôt que de dire entièrement l'expression « Interruption Volontaire de Grossesse » ou encore de décliner cette expression en « Avortement » qui peut-être aussi traduit par le simple mot de « meurtre ». Le fait de dire « I.V.G. » passe beaucoup mieux à la télé et dans les journaux que de dire le mot « meurtre », c'est sûr ! Pour ceux aimant les sigles, il serait préférable d'utiliser le vrai sens que le Professeur Lejeune lui-même en donna, à savoir une « Interruption de Vie Gênante ».
Un deuxième exemple est le terme « I.M.G. ». Une « Interruption Médicale de Grossesse » signifie tout simplement tuer un enfant malade ou handicapé (possible jusqu'à 9 mois en France !!!). Comme à son habitude, un médecin préfèrera utiliser le terme « I.M.G. » plutôt que de demander directement à une maman si elle est d'accord ou non de tuer son enfant !
Un troisième exemple est l'expression du « Droit de mourir dans la dignité ». C'est une expression utilisée par les personnes revendiquant l'euthanasie (+) dans le but de légitimer cet acte au nom de la liberté individuelle?
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31 mai 2007
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(...)
Troisièmement, je voudrais vous demander d'avoir une pensée pour notre belle langue française. Rendez-nous la première partie de la négation: faites que nous disions « je ne vais pas voter oui » et non « jvais pas voter ouais ». Rendez-nous l'accord du participe qui est en train de disparaître. Rendez le subjonctif à encore que et l'indicatif à après que. Rendez-nous les liaisons : « vous-z-aussi » et non pas « vouossi ». Otez la bouillie de certaines bouches contemporaines, surtout celles de beaucoup de jeunes gens et des acteurs en vogue. Faites que nous recommencions tous à dire bonjour et non pas bonjoureu. Essayez de nous épargner les anglicismes et les américanismes, pas seulement dans le vocabulaire, surtout dans les tournures de phrase contre nature que nous inspirent les langues anglo-saxonnes. Quant à ceux qui disent conforter, ou incontournable, ou qui se laissent interpeller au plan de leur vécu, faites que le diable les patafiole. Si j'osais, Jeanne, si j'osais - mais je sais que j'exagère -je vous demanderais timidement de ressusciter aussi, ne serait-ce que sporadiquement, l'imparfait du subjonctif.
Vladimir Volkoff
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